Seun Kuti

>> Article rédigé pour le programme trimestriel de l’Aéronef mais non publié tel quel <<

« Le Roi est mort, vive le Roi ! ». Quelle perte, que celle du grand Fela Kuti, créateur de la musique afro-beat, précurseur de toute une génération, icône du Nigéria. Heureusement, le maître a tout prévu, son fils, Seun, apprend dès son plus jeune âge le piano et le saxophone. Sur scène depuis ses 9 ans, il suit son père, d’abord en tant que choriste puis en première partie. Au moment de la disparition du monarque, Seun est près à prendre la relève. Dans ses réformes, il honore son prédécesseur, garde à ses côtés les bras droits de Fela : le groupe, Egypt 80 dont l’expérience est indéniable. En fonction depuis 1965 à peu de choses près, il font de cette formation une famille à l’héritage précieux. Sur scène, le prince « brûle de l’intérieur », réchauffe la populace venue l’écouter. Engagé, l’héritier au trône est pacifique face aux nombreux groupes rivaux car pour lui la musique afro « n’est plus un genre, mais un mouvement d’émancipation, philosophique, social et politique ».  Chef des armées, il se bat contre la corruption, souhaite un réel changement social. Grand orateur, Seun soigne ses représentations : torse nu, une cravate, occupant l’espace de sa danse, il est proche du peuple, communique sa passion, sa transe. La richesse des instruments et la touche féminine des choristes nous fait basculer du jazz, au hip-hop ou au funk et assurent ainsi le spectacle. Après cette démonstration live, on repart envoûté, conquis, esclave de ce jeune souverain. Seun : un despote qu’on aime.

 

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